Energies (et enthalpies) de liaison
Une approche
simplifiée
Cas de molécules diatomiques
La dissociation homolytique dune molécule diatomique quelconque AB pris sous
forme gazeuse est :
AB (g) ® A° (g) + B° (g)
On note DAB lénergie interne de dissociation prise à 0 °K :
DAB
= D disU°(0K). DAB est une grandeur
positive.
En chimie, on utilise lenthalpie de dissociation prise à T = 298 K, avec des
composés sous forme gazeuse, que lon note DH° telle que :
DH° = D disH°(298K).
Cas des molécules polyatomiques
Il est important de préciser la liaison rompue. Dans le cas de leau, il y a deux
énergies de dissociation DOH :
Pour la réaction : HO-H (g) ® HO (g) + H (g) DOH =
492 kJ.mol-1
Pour la réaction : HO (g) ® O (g) + H (g) DOH =
428 kJ.mol-1
Energie ou enthalpie de liaison
Comme lénergie (ou enthalpie) de dissociation pour une même liaison avec la
molécule, on appelle énergie (ou enthalpie) de dissociation la moyenne des
énergies de dissociation mesurées sur plusieurs composés. Par exemple, lenthalpie
de liaison DOH (dans leau, les alcools...) est en moyenne de : DOH =
463 kJ.mol-1.
Propriétés
Lenthalpie de liaison reflète la stabilité des liaisons : plus une liaison
est " forte ", plus son enthalpie est élevée. Lenthalpie de
liaison augmente avec le nombre dinsaturations. Lenthalpie de liaisons diminue
quand lordre de la couche de valence augmente :
|
C-C |
C=C |
Cº C |
C-H |
Si-H |
El / kJ.mol-1 |
346 |
602 |
835 |
412 |
295 |
Des écarts importants peuvent être expliqués par des structures
particulières :
- Dans le cyclopropane : El (C-C) < El (C-C)usuel, différence due à
la tension de cycle.
- Dans le benzène : El (C-C) < El (C-C)usuel, différence due à la
stabilisation par délocalisation.
- Hexaphényéthane : El (C-C) < El (C-C)usuel, différence due à
l'encombrement stérique.
Applications
Application au calcul dune enthalpie datomisation
Latomisation de lacétone sécrit :
CH3-CO-CH3 (g) ® 3 C
(g) + 6 H (g) + O (g)
D atomH°
= 6 DC-H + 2 DC-C + DC=O = 6 . 415 + 2 . 345 + 743 =
3923 kJ.mol-1.
Application au calcul dune enthalpie de réaction
Pour déterminer une enthalpie de réaction, on atomise les composés en ayant pris au
préalable la précaution de mettre tous les composés dans leur état gazeux.
Exemple:
Combustion de léthanol
Réaction : C2H5OH (l) + 3 O2 (g)
® 2 CO2
(g) + 3 H2O (g)
On fait un cycle:
C2H5OH(l) + 3 O2(g) |
D rH°
® |
2 CO2(g) + 3 H2O(g) |
¯ D vapH°(C2H5OH) |
|
- 2 D
atomH°(CO2)
- 3 D atomH°(H2O) |
C2H5OH (g) + 3 O2
(g) |
®
D atomH°(C2H5OH)
+ 3 . D atomH°(O2) |
2 C(g) + 6 H(g) + 7 O(g) |
On en déduit :
D rH° = D vapH°(C2H5OH) + D atomH°(C2H5OH) +
+ 3 D atomH°(O2) - 2 D atomH°(CO2)
- 3 D atomH°(H2O)
D atomH°(C2H5OH) =
DC-C + 5 DC-H + DC-O + DO-H
D atomH°(O2) = DO=O
D atomH°(CO2) = 2DC=O
D atomH°(H2O) = 2DO-H
D rH° = D vapH°(C2H5OH) + DC-C
+ 5DC-H + DC-O + 3DO=O - 4DC=O
- 5DO-H
D rH° = - 1218
kJ.mol-1
Expérimentalement, on trouve D rH°
= - 1365 kJ.mol-1, soit une différence de 11 %.